Le catholicisme à l’épreuve des médias : l’exemple de la cohabitation juvénile

Dans un entretien à La Nación, quotidien argentin de tendance conservatrice, du 5 octobre 2014, Joaquím Morales Solá interrogeait le Saint-Père à propos de l’assemblée du Synode de 2014 : « Qu’est-ce qu’il importe de tirer comme conclusion du Synode ? Le Pape – La famille est un thème de très grande importance, un thème très cher à la société et à l’Église. […] On a beaucoup insisté sur la question des divorcés C’est un aspect qui sera sans doute débattu. Mais, pour moi, il y a un problème tout aussi important : ce sont les nouvelles habitudes actuelles de la jeunesse. La jeunesse ne se marie pas. C’est une culture de l’époque. Beaucoup de jeunes préfèrent cohabiter sans se marier. Qu’est-ce que l’Église doit faire ? Les expulser de son sein ? Ou, au contraire, les approcher, les retenir, et essayer de leur apporter la parole de Dieu ? Je suis pour cette dernière position. […] Le monde a changé et l’Église ne peut pas s’enfermer dans des interprétations présumées du dogme. Nous devons aborder les conflits sociaux, les nouveaux et les anciens, et essayer de donner un coup de main, un conseil, pas une stigmatisation ou seulement une contestation ». Il n’a jamais été question par le passé d’expulser les concubins du sein de l’Église. On leur demandait instamment, comme à tous les pécheurs, de se convertir. Mais l’Église les a toujours considérés, dans la mesure où ils conservent la foi, comme faisant partie de son Corps jusqu’à leur mort. La référence de l’entretien aux divorcés montre qu’il s’agit ici d’accès à la communion sacramentelle sans quitter l’état de concubins. Glissement caractéristique du catholicisme libéral. Certes, pas plus celui d’aujourd’hui que celui de Montalembert ne veut abandonner le contenu de la foi et des mœurs. Il voudrait lui donner – si tant est que cela soit possible – une expression plus faible, dans la bonne intention de « récupérer » une audience pour le catholicisme. Sauf que le système médiatique ne lui en sait jamais totalement gré, et ne l’applaudit que pour le pousser à d’autres transactions.

P.P.