Le nouveau catéchisme hollandais du cardinal Eijk
L’entrée en scène discrète et décidée du cardinal d’Utrecht est un événement qui s’ajoute à d’autres prises de parole épiscopales, avant que d’autres ne suivent. Willem Jacobus Eijk, 65 ans, spécialiste d’éthique médicale (il a soutenu une thèse de doctorat sur l’euthanasie et une autre sur les manipulations génétiques) est évêque depuis 1999. Il avait été « fait » par le cardinal Simonis, l’homme du retournement restaurationiste de l’Église de Hollande. Benoît XVI le nomma archevêque d’Utrecht en 2007, pour succéder au cardinal Simonis, et cardinal en 2012. Il a présidé jusqu’en 2016 la Conférence des Évêques. Or, dans les années d’après-Concile, ce siège d’Utrecht avait été occupé par le cardinal Willebrands, qui était en même temps président du Secrétariat pour l’Unité des chrétiens, et qui incarnait l’esprit œcuménique avancé (« On ne doit pas parler de “retour”pour les chrétiens séparés »). Aujourd’hui, des Pays-Bas, Wim Eijk donne son appui aux dubia concernant la communion aux divorcés remariés et s’interroge sur les silences du magistère à propos de la communion aux luthériens. Des Pays-Bas, où avait brillé le théologien dominicain « de rupture » Edward Schillebeeckx, d’influence considérable, et où, en 1966, avait été publié le fameux Catéchisme hollandais, qui prenait les plus grandes libertés avec l’orthodoxie. De Willebrands à Simonis, et de Simonis à Eijk, c’est un monde nouveau qui a commencé à se lever. Et en tout cas, un monde ancien qui s’est démonétisé. H.C.