01/02/2019

En Allemagne, les assistants pastoraux

Par Don Pio Pace

Le catholicisme germanique est extrêmement riche financièrement, au point que l’Église d’Allemagne et celle des États-Unis sont les deux principales sources alimentant les ressources du Saint-Siège, qui sans elles seraient dans le rouge. En Allemagne, un impôt d’Église est collecté par le ministère des finances et reversé à l’institution ecclésiastique. 10% de l’impôt sur le revenu est ainsi dévolu au travers de cet impôt à l’Église, laquelle prend en charge un grand nombre d’institutions sociales : ses écoles, ses maternelles, ses hôpitaux.
Cependant ce catholicisme germanique, comme celui de Suisse ou de Belgique, est en même temps, en état de coma avancé : le nombre des prêtres et religieux s’est raréfié à l’extrême, la pratique est au plus bas ; quant à l’enseignement qu’il diffuse, spécialement l’enseignement moral, il a quitté depuis des lustres les rives du dogme catholique.
Les vocations disparaissant de manière dramatique (81 ordinations en 2010, pour 557 en 1962), les évêques d’Outre-Rhin font appel à des référents pastoraux, laïcs salariés ayant un diplôme universitaire de théologie, et des assistants pastoraux, laïcs salariés ayant un diplôme technique de catéchèse ou de liturgie. Avec 3 000 référents pastoraux et 4 500 assistants pastoraux, qui représentent plus de 20% des « employés du culte » (les prêtres en activité sont environ 23 000 et les diacres permanents 3 000), les évêques allemands gèrent ainsi une Église qui se laïcise et se fonctionnarise, dans laquelle de plus en plus de laïcs, payés à cet effet, remplissent administrativement des charges autrefois dévolues aux clercs.

Pio Pace

Voir aussi :
En France, les Équipes d’Animation Pastorale
Les ADAP et les APAP