Une Curie toujours plus centralisatrice
Les Congrégations pour le Clergé, pour les Instituts de vie consacrée, pour les Évêques, tiennent de plus en plus la bride serrée aux évêques dont la ligne n’est pas « correcte », et auprès desquels elles multiplient les visites canoniques, baptisées parfois « visites fraternelles ». La suspicion des bureaux romains vise particulièrement l’indépendance que manifestent certaines communautés religieuses, qui souvent attirent pas mal de vocations.
Par un rescrit du 11 mai 2016 il avait été décidé que l’érection d’un institut diocésain de vie consacrée, devait être précédée, sous peine de nullité, d’une consultation préalable du Saint-Siège, ceci au motif principal que les Successeurs des Apôtres pourraient procéder à des fondations « sans le discernement suffisant ».
Tour de vis supplémentaire : le motu proprio Authenticum charismatis, du 1er novembre 2020 prend cette mesure inouïe, qui enlève aux évêques la possibilité d’ériger en toute indépendance un institut religieux, en modifiant le canon 579, de telle sorte que c’est une permission préalable du Saint-Siège – licentia – qui doit désormais être demandée et qu’elle doit être accordée par écrit – praevia licentia Sedis Apostolicae scripto data.
Vous avez dit réforme de la Curie ? Vous avez dit synodalité ?
Pio Pace